Des recherches pour mieux comprendre le Des recherches pour mieux comprendre le phoma sur tournesol
D'après des essais, la conduite en surfertilisation azotée favorise l'apparition des pieds secs. Le stress hydrique aggrave le phénomène.
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La pression du phoma ne cesse de s'aggraver dans toutes les zones de production. Le syndrome du dessèchement précoce est la forme la plus nuisible de ses attaques sur le collet du tournesol. Depuis 2006, le Cetiom travaille sur ce phénomène avec l'Inra et l'Ensat (Ecole nationale supérieure agronomique de Toulouse), dans le cadre d'une unité mixte technologique (voir l'encadré ). Grâce à un réseau d'essais et au suivi de parcelles d'agriculteurs, ces organismes tentent de mieux comprendre les causes de ce dessèchement précoce et d'identifier les facteurs aggravants.
«Les analyses pathologiques sur des pieds atteints au collet et prélevés tout au long de la campagne montrent que les champignons dits secondaires tels que Macrophomina , Verticillium et Fusarium sont souvent associés à Phoma macdonaldii au collet et/ou sur les racines des pieds secs», précise le Cetiom.
Autre résultat de ces études: les dégâts racinaires observés sur pieds secs seraient la conséquence d'une attaque sur l'appareil aérien au niveau du collet, et non l'inverse!
Impact de l'eau et de l'azote
Des essais multilocaux en serre et au champ ont permis, par la contamination artificielle du phoma au collet, la reproduction du dessèchement précoce. Ainsi, des tests sur les variétés et l'alimentation en eau et en azote ont pu être menés. Sur l'essai d'Auzeville en 2007, par exemple, Héliasol RM s'est montrée plus sensible au dessèchement précoce que Mélody.
Concernant l'alimentation hydrique et azotée, les essais ont prouvé son impact sur le dessèchement précoce. La conduite en azote non limitant favorise l'apparition des pieds secs. Le stress hydrique aggrave le phénomène. «En 2006 et 2007, le suivi d'une dizaine de parcelles de tournesol dans le Lauragais confirme que les parcelles situées sur les coteaux (en stress hydrique), sont touchées jusqu'à dix jours plus tôt que les parcelles dans les vallées», indique le Cetiom.
Traitement fongicide couplé
«Le plus souvent, un traitement fongicide spécifique pour lutter contre le phoma n'est pas rentabilisé, estime Vincent Lecomte du Cetiom à Baziège (31). Par contre, dans les parcelles à risque et à fort potentiel, il peut être couplé au traitement contre le phomopsis lorsque celui-ci est nécessaire. La protection fongicide contre le phoma est alors rentable » Dans ce cas, une intervention avec du mancozèbe, à ajouter au traitement contre le phomopsis, au stade limite de passage du tracteur est conseillée. La lutte agronomique reste tout de même à privilégier. La gestion des résidus de culture est primordiale, notamment à travers leur broyage et leur enfouissement précoce. Le potentiel infectieux de la maladie sera ainsi réduit.
Jusqu'à 70% de perte de rendement
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Trois ou quatre semaines avant la maturité, les plantes atteintes par le phoma se dessèchent prématurément et les capitules restent de très petite taille, secs, noirs et recroquevillés. Le phoma du tournesol, toutes formes d'attaque confondues (tige, capitule, collet) fait perdre en moyenne 3 ou 4 q/ha/an. Les attaques de phoma au collet associées au phénomène «pieds secs» sont les plus préjudiciables au rendement, avec 30 à 70% de pertes estimées.
Partenaires: UMT tournesolDans le cadre du projet «Tournesol 2010», le Cetiom, l'Inra et l'Ensat se sont engagés dans la création d'une unité mixte technologique labellisée en 2006. L'objectif est d'approfondir les connaissances sur le phoma et d'améliorer la production en huile de tournesol en privilégiant dans un premier temps l'approche agronomique. |
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